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2016-10-19T16:56:53+02:00

Le ROSAIRE

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LE ROSAIRE

De l’Histoire, de la Spiritualité et de l’Utilisation à des fins apostoliques du ROSAIRE.
    
   I. HISTOIRE.


   - La salutation angélique, entrée dans la liturgie latine, au VIe s., Sous la forme d'une antienne, devient au XIe une prière répétitive. La bénédiction d'Élisabeth s'y ajoute très tôt, puis le nom de Jésus. Ce Nom va servir de point d'accrochage à des « clausules » dont le but est d'unir la salutation de l'ange aux « mystères ». Par exemple : « Jésus, couronné d'épines ». La répartition de ces mystères en trois grandes séries se fait au XVe s. Le Sainte Marie vient alors compléter une manière de prier qui voit dans la Mère du Sauveur la mère des disciples. Il revenait à notre temps d'accentuer le caractère biblique inhérent à cette dévotion (Paul VI, Le culte marial, n° 44) et, à partir de là, de savoir l'utiliser avec souplesse sans la dénaturer, en introduisant de nouveaux mystères à l'intérieur des trois séries et en distinguant mieux le temps de la contemplation (Salutation et clausules) du temps de l'intercession (Sainte Marie et intentions de prière).
    
   II. SPIRITUALITÉ.


   - Reprenant une très ancienne expression, Paul VI qualifie le mystère de l'Incarnation d'« événement des siècles » (Le culte marial, n° 37). Marie, la toute première, a médité les paroles de l'Ange (Lc I, 29). Elle n'a pas cessé de les confronter avec les événements de la vie de Jésus. Cf. Jean-Paul II : La Mère du Rédempteur (25 mars 1987). « Le Rosaire est un Ave Maria dilaté, explicité » (Teilhard de Chardin). On utilise le Rosaire quand on veut faire sien le regard contemplatif de Marie et recourir à son intercession.
   Jésus, lui, la veille de sa passion, a nettement marqué les trois articulations majeures de sa vie (et de son mystère) : « Je suis sorti du Père et venu dans le monde (I). Maintenant, je quitte le monde (II) et je vais vers le Père (III) » (Jn XVI, 28). Mystères joyeux, joie messianique. Jésus vient dans le monde. Cette série de mystères peut s'étendre de l'Annonce faite à Marie à l'Annonce faite à Jérusalem par Jésus, le jour des Rameaux. « Béni soit... celui qui vient » ! (Jn XII, 13). Puis, presque aussitôt, ce sont les grandes épreuves du Serviteur souffrant (cf. Isaïe). Mystères douloureux. Enfin, viennent l'Exaltation du Christ ressuscité (cf. Ph II, 9-11) et tout ce qui en découle. Mystères glorieux.
   Le Rosaire n'est pourtant pas toute la Bible, mais « le résumé de l'Évangile » (Léon XIII), l'Évangile lui-même étant le résumé de l'Écriture (Mt V, 17 ; Lc XXIV, 27), non pas par appauvrissement mais par accomplissement. Caractère éminemment pédagogique du Rosaire. D'où l'intérêt que l'Église lui porte. « Le Credo tourné en prière » (Newman).
   « Événement fondamental dans l'économie du Salut » (La Mère du Rédempteur, n° 39), le mystère de l'Incarnation ne fait nombre avec aucun autre. Présent et actif en tous, il nous rappelle que Celui qui vit, meurt et ressuscite est le Fils de Dieu qui s'est fait homme. Le mystère pascal, par lequel nous sommes effectivement sauvés, en reçoit lui-même sa puissance et son sens. « En se recueillant (...) dans la pensée de Marie, qu'elle contemple dans la lumière du Verbe fait homme, l'Église [...] pénètre plus avant dans le mystère suprême de l'Incarnation et devient sans cesse plus conforme à son époux » (Lumen gentium, n° 65). Là sont le but, la raison d'être et la gloire du Rosaire dans l'Église latine. D'autres utilisations possibles de la salutation angélique donnent lieu à d'autres formes de dévotion mariale.
    
   III. UTILISATION À DES FINS APOSTOLIQUES.

 
   - Le caractère pédagogique du Rosaire a donné lieu à un enseignement de la foi dont les papes eux-mêmes, depuis Léon XIII, sont les éminents docteurs. Il a engendré en notre temps un mouvement apostolique : les Équipes du Rosaire. Créées en 1955 par un dominicain s'inspirant lui-même du Rosaire vivant de Pauline Jaricot, elles font participer les laïcs à une « nouvelle évangélisation », en créant partout, au domicile des laïcs et sous leur responsabilité, des lieux de prière où le rosaire est à la fois prière, lien d'unité, annonce de l'Évangile ; lieux de prière ouverts à tous, pratiquants ou non, baptisés ou non. Agréées en 1976 par l'épiscopat français, organisées sur le modèle des mouvements nationaux, en lien étroit avec le clergé local, les Équipes du Rosaire reçoivent de l'ordre de S.-Dominique leur inspiration profonde.
   
    
   NB : 
Les meilleurs commentateurs du rosaire, depuis Léon XIII, sont les papes eux-mêmes. Recourir à la collection des Documents pontificaux des Moines de Solesmes. Lire les deux encycliques de Paul VI et de Jean-Paul II citées dans l'article. Pour l'histoire du rosaire : article exhaustif « Rosaire » de A. Duval, O.P., D.Sp., XIII, 937-980.
    Pour une compréhension du rosaire dans la ligne de Paul VI et de Jean-Paul II : Le Rosaire et l'Encyclique : La Mère du Rédempteur, par J. Eyquem, O.P., aux éd. Lethielleux. Plusieurs revues ont sorti des nos spéciaux sur, le rosaire : Fêtes et Saisons, la Vie spirituelle, Prier. Des ouvrages assez nombreux, livres et brochures, proposent des manières de prier le rosaire Pour aider à "prier" le chapelet, par A. Bouillon, éd. du Parvis, 1985 ; Prier dans l'esprit du Rosaire, par A. Tostain, Issoudun 1987 ; Aujourd'hui, le Rosaire (édition abrégée) par J. Eyquem, O.P., impasse Lacordaire, Toulouse, et bien d'autres...

 J. EYQUEM

 

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